En un temps où l’on s’interroge sur la mémoire et l’histoire, le peintre Baptiste, traque les vestiges du présent. Il développe une oeuvre dont le vocabulaire pictural combine la trace, l’empreinte et les mots. D’une géographie à l’autre, et dans le sillage d’Ulysse, il amasse des fragments de terres, roches et autres matériaux qu’il sédimente sur la toile blanche et convoque un espace pictural, devenu un territoire de mémoire. Comment relier à la chose perdue ? Aujourd’hui, dans sa quête de l’origine, Baptiste a choisi dans l’expérience de son geste, d’aborder la mémoire des Sept Merveilles du monde. Que savons-nous d’elles ? Elles superposent deux histoires : celle de leur antique réalité et celle de leur destinée ultérieure où elles sont devenues des symboles de splendeur et de prestige. Elles contiennent en elles les rêves du passé et les aspirations de l’avenir. Quand les repères archéologiques s’effacent, comment le geste du peintre, peut-il s’inscrire dans une démarche plasticienne et contemporaine ? La pratique du fragment répond à la métaphore. Baptiste instaure une unité de mesure, pour les 6 merveilles disparues, et désigne la trace sous forme de parcelles de terres. Chaque lieu échappe ainsi à la narration et se dévoile comme un mètre carré de terre. Sept merveilles, sept paysages-parcelles, ses peintures et gravures sont à la fois surface, lieu et mémoire où le regard va chercher à capter la trace de ce qui à été et de ce qui peut être désormais. Entre la trace et le monument, la peinture se fait témoin. Elle réactive le souvenir et empêche l’oubli mais ici sans récit ou nostalgie. Sept Merveilles est une installation nourrie de l’expérience du temps et de la mémoire. Elle se présente comme une nouvelle proposition de monument et interroge le statut de la peinture dans son rapport à l’histoire.
Le projet "De septem orbis miraculis", sur les traces des Sept Merveilles du monde, repose sur des séries de peintures dont les parcelles de terres provenant des sites des 7 merveilles, une édition limitée de sept gravures présentant la topographie de ces sites, une installation réalisée avec de la terre et de l’eau provenant de la mer Méditerranée et des fleuves limitrophes de ces merveilles, ainsi qu'une vidéo, nommée "Nostos". Son installation est repensée in situ pour chacune de ses étapes (installation terre et eau notamment).